Assoiffés de bières artisanales

16-jan-17-bières

La présence de plus en plus marquée des bières de micro-brasseries dans les grandes épiceries cause une véritable effervescence du marché de la bière au Québec. Regard sur un phénomène qui ne montre aucun signe d’essoufflement. C’est avant tout un changement dans les habitudes de consommation qui alimente la popularité des bières de micro-brasseries. « Les consommateurs ont changé leurs habitudes face à la bière : ils recherchent des produit locaux et misent désormais sur la qualité plutôt que la quantité », explique Mélissa Moreau, adjointe à la direction à la micro-brasserie Les trois mousquetaires située à Brossard.

« La consommation de bières artisanales est une réponse à un besoin : les gens boivent de la bière dans des situations différentes, dans un contexte gastronomique par exemple», ajoute l’expert en bières et éditeur du journal Bières et plaisirs, Philippe Wouters.

Les bières de micro-brasseries connaissent une popularité grandissante depuis bientôt dix ans selon Philippe Wouters. « Même s’il y avait des bières de micro-brasseries en vente avant 2000, c’est vraiment à partir de 2005-2006 qu’on remarque un engouement plus important, décrit-il. C’est un flot continu depuis ce temps-là. » Cette croissance constante du marché des produits brassicoles laisse croire à Philippe Wouters que l’engouement pour les bières artisanales québécoises n’est pas une mode passagère.

La présence de bières artisanales dans les rayons des supermarchés offre des avantages indéniables aux brasseurs. « Les ventes en épicerie constituent une grande part de nos ventes annuelles. De plus, cela rend plus accessible les bières de micro-brasserie au grand public », affirme Mélissa Moreau. Les consommateurs y gagnent aussi quelque chose. « Les micro-brasseurs écoulent leur production rapidement, ce qui garantit la fraîcheur du produit aux clients », note Philippe Wouters. Cette mutation du marché de la bière satisfait autant les visées des brasseurs que la soif de qualité des consommateurs.

Par Dominique Degré