Limoncello du temps des Fêtes et party de cuisine!
Il y a de ces moments magiques dans l’année où les rituels nous semblent réconfortants. Le temps de Fêtes en est un bel exemple. Il y a plusieurs traditions que je perpétue année après année. Le six pâtes de ma grand-mère et les bonbons aux patates de ma mère reviennent dans ma vie tous les mois de décembre. Depuis quelques années, j’ai décidé de démarrer une nouvelle tradition, celle du Limoncello du temps des Fêtes.
En fait, j’ai emprunté la tradition à Martin, l’Italien de la bande, qui refait ses stocks tous les ans à la même période. Après avoir préparé son Limoncello maison, il devient celui que tout le monde veut avoir dans son party, car il arrive inévitablement avec sa jolie et délicieuse bouteille artisanale.
C’est la même chose tous les ans, tout ça vire en party de cuisine. Devant moi se dressent une montagne de citrons, Martin, Johanne, Sonia et Sébastien, fils de Martin et Johanne et barman du jour. L’idée est de râper les zestes afin de les incorporer dans des bouteilles de vodka où ils séjourneront dix jours. Six citrons par 26 onces devraient faire l’affaire. Toutefois, il faut enlever au moins deux onces de vodka par bouteille de 26 onces pour que l’on puisse y faire entrer les zestes râpés. C’est le début de la fête! Comme la production annuelle nécessite 8 bouteilles, 16 onces se trouvent disponibles pour faire des cocktails! Après quelques recherches, Sébastien nous prépare un Cap Cod : deux onces de vodka, deux onces de jus de canneberge, une once de jus de citron et une once d’eau pétillante. Quel plaisir que de boire ce cocktail en préparant notre gâteau magique au citron. Parce que la question est là : quoi faire d’autre avec 48 citrons sans pelure en plein mois de décembre? À la fin de la journée, notre production de Limoncello est démarrée et des gâteaux magiques au citron sont prêts à offrir à toutes ces personnes qui se donneront la peine de nous inviter durant la période des Fêtes. Non, mais ce n’est pas compliqué être une «party animal» doublée d’une invitée que tout le monde s’arrache! Durant les dix jours qui suivront, je retournerai une fois par jour, tel un horloger suisse, mes quatre bouteilles de vodka zestées en regardant le nectar changer de couleur. Le jaune deviendra parfait, mon attente sera insoutenable!
Puis viendra le jour fatidique, celui où la production finale se met en branle. Il faut ouvrir chaque bouteille et la déverser, à travers un tamis, dans un chaudron de manière à enlever les zestes. À chaque bouteille viendront s’ajouter l’équivalent en eau et une tasse de sucre. Il faudra chauffer le tout. Une fois le sucre fondu, l’embouteillage pourra commencer. Des bouteilles vides trouvées chez Dollorama feront l’affaire!
Une chose est certaine, avant d’aller pavoiser dans les soirées, il faudra absolument procéder à un contrôle de la qualité. Voilà donc une belle occasion d’inviter les amis à la maison pour effectuer cette difficile tâche de dégustation! Car avec le Limoncello, comme avec le vin, le meilleur est celui que l’on boit en compagnie des gens que l’on aime! Salute!
Note : Le Limoncello est en fait une appellation. Seule la liqueur de citron produite avec des citrons provenant de la péninsule de Sorrente et de Capri, en Italie, peut porter ce nom. C’est pourquoi ailleurs sur le territoire italien on voit des noms comme Limonello ou Limoncino. Notre Limoncello du temps des Fêtes est donc un imposteur. On assume! Il faut bien puncher!
Guylaine Lebel