Piments forts, Italie et vin espagnol !

Roquevin

Martin et Julie sont mes deux amis d’origine italienne. Évidemment, ils ont toujours des traditions qui, comme par hasard, sont liées à la bouffe ou à l’alcool. Avec Martin, je fais mon Limoncello chaque année en décembre. Depuis quelques années, Martin et Julie ont commencé à faire leurs piments forts en pots, héritage de la mère de Julie. La première fois  que j’ai goûté le résultat final, j’ai cru que j’étais au paradis. J’ai immédiatement entamé les démarches pour participer à cette journée italienne qui se déroule une fois par an lors des récoltes.  Cette année, j’y étais!

Le groupe a commencé par aller acheter les piments au marché Jean-Talon. Une heure plus tard, nous étions attablés, chez Julie qui, avec son copain Stéphane, avaient  préparé des charcuteries. Évidemment, chaque personne avait amené une bouteille de vin. Nous avons commencé par ce beau vin espagnol, avant de mettre nos gants de latex (primordiaux pour ne pas se brûler les doigts) et de commencer à couper les quantités énormes de piments qui nous attendaient dans des sacs de poubelles.  C’est au son d’une musique italienne traditionnelle complètement survoltée que nous avons fait nos travaux dans une ambiance du pur bonheur. Nous nous sommes exécutés durant quelques heures en nous racontant des histoires et en célébrant la vie.

À la fin de la journée, je suis repartie avec un immense chaudron plein de piments coupés en morceaux que je venais de saupoudrer allègrement de gros sel à marinade. Le lendemain, une fois les morceaux bien dégorgés, j’ai sorti les pots Masson pour les remplir de piments et d’huile de Canola. Les pots, bien que fraîchement lavés, n’ont pas à être stérilisés. On doit toutefois les garder au réfrigérateur.

Espagne,Utiel-Requena, Bodegas Covinas SCV, Roquevin, Gran reserva, 2010, 13 %, Code SAQ : 11573111, 16,60 $

Ce magnifique vin rouge pourpre était sombre, mais pas opaque. Ses larmes étaient nombreuses. Cela témoignait d’une bonne quantité d’alcool. Il était odorant. On y percevait des arômes fruités de fraises. On pouvait également sentir des notes d’évolution comme le cuire. On y devinait aussi des champignons. Il respirait la cave. En bouche, le sucre attaquait avant de se dissiper. Ses tannins étaient costauds. Ils s’accentuaient à chaque gorgée. L’intérieur des muqueuses s’asséchaient. Son acidité était superbe, sa longueur effarante. Ce vin d’une belle personnalité pourrait certainement accompagner ces piments marinés sur une viande rouge. Il peut en prendre c’est certain!

Guylaine Lebel