Saison des pommes à Rougemont : moines en affaires et cidre mousseux !

L’Abbaye cistercienne Notre-Dame de Nazareth à Rougemont est un monastère fondé en 1932 par l’Abbaye de Lérins, en France. Actuellement, douze moines y mènent une vie spirituelle cloîtrée. Cela ne les empêche pas d’être ouverts sur le monde et de faire preuve d’un esprit entrepreneurial peu commun. Ils se préparent donc pour la saison des pommes qui démarre dès le 25 août.

À Rougemont comme partout ailleurs, les moines participent activement à la vie économique de leur région. Ici, les cisterciens exploitent un verger de milliers de pommiers.

« Nous proposons à la population un type d’auto-cueillette qu’on ne retrouve pas ailleurs. Ce que nous voulons c’est que notre clientèle développe l’envie de revenir au verger chaque année pour en faire une activité familiale annuelle. C’est la raison pour laquelle nous offrons des conditions qui permettent facilement la cueillette de pomme et les réunions de famille », indique Père Raphael. Ainsi, les gens sont appelés à récolter des pommes tout en planifiant un ou deux repas, qui peuvent être des grillades sur le barbecue aussi bien qu’un pique-nique. Le verger offre même un côté boutique pour s’approvisionner de produits du marché! Cette journée devient une manière de célébrer et de voir les gens que l’on aime tout en achetant des pommes.

Un cidre mousseux

Les moines ont d’ailleurs mis en marché, depuis les années 70 un cidre mousseaux dont la production demeure, encore aujourd’hui, modeste.  Le cidre des cisterciens est fabriqué selon la méthode traditionnelle. Cette méthode de production de vins mousseux a été mise au point au XVIe siècle justement par des moines bénédictins du sud de la France. C’est le désormais fameux moine bénédictin dom Pérignon, dont le nom est attribué à des cuvées millésimés de Champagne produit par la célèbre maison Moët & Chandon, qui en a perfectionné l’art.

À l’Abbaye de Rougemont, la fabrication du cidre commence à la fin du mois d’octobre. Le jus est extrait de pommes tombées au sol qui seront broyées, puis pressées. En une seule journée, les 3 000 litres nécessaires à la production annuelle de cidre sortent de la presse à jus. Ce produit fin est le fruit de la rencontre authentique entre le terroir rougemontois et le savoir-faire européen.