Fun : un nom prédestiné pour cette soirée gastronomique de rires

Fun. Un Chardonnay de Georges Duboeuf.

France, Bourgogne, Georges Duboeuf, Fun, Chardonnay réserve, 2015, 12,5 %, Code SAQ : 11675994, 14,95$

Je suis dans un souper avec les filles de Sept-Îles et on est en train, comme à chaque fois que l’on se voit, de se rappeler les mêmes souvenirs que l’on se répète à chaque rencontre à propos de nos looks et travers du secondaire.

Il y a Ann qui ne savait pas se coiffer, mais qui avait une grande maison où on pouvait fumer des cigarettes sans se faire prendre. C’était une bonne raison de l’accepter dans le groupe. Il y avait Nadia qui portait des talons hauts et qui était la hot des hots qui fréquentait des gars plus vieux. Il y avait Élise, qui avait une chevelure qui défiait toutes les lois de la gravité et moi qui, chaque année à la rentrée, portait l’ensemble en vedette sur la page couverture du catalogue Sears.  Vous savez le genre de soirée où les chums roulent des yeux parce qu’ils ont entendu ces histoires tellement souvent.

En lisant le nom du producteur sur la bouteille, Nadia s’exclame : « Georges Duboeuf, ce n’est pas le gars des insectes ça ? »  « Non, Nadia. Ça, c’est Georges Brassard ». Comme à l’habitude, Nadia est notre humoriste de la soirée.  On ignorait encore, alors que l’on attendait le premier service, que Daniel, hôte et chef de la soirée, s’était déchaîné pour nous faire un souper qui restera mémorable pour ses saveurs et pour l’ambiance de fous rires ininterrompus.  Disons que ce premier vin, d’une longue série, portait un nom qui décrirait bien la soirée à venir : Fun !

« Il est certain qu’il ne fera pas trois ans ici !»

Nous avions là un vin jaune paille assez clair. Il reflétait bien la lumière, cela révélait sa jeunesse. Au nez, il était peu aromatique. De légères notes fruitées de citron, qui caractérise bien le Chardonnay, et d’ananas étaient perceptibles.  On pouvait aussi percevoir une touche de vanille qui nous indiquait un séjour en fût. En bouche, il était vif et léger. Il faisait saliver. Les agrumes revenaient au palais. J’ai beaucoup apprécié le corps et la rondeur de ce beau vin. Il est certain qu’il peut être consommé maintenant, il a tout ce qu’il faut pour plaire. Il pourrait toutefois s’attendre encore trois ans. Sa vivacité le permet. « Il est certain qu’il ne fera pas trois ans ici avec notre groupe. Moi je lui donne 15 minutes au plus ! » Élise, cette grande sage, avait tout compris.

Accord mets et vins

Il était incroyable avec une salade tiède de crevettes caramélisée au sirop d’érable dans une crème à base de St-Augure. La texture du plat et le fromage bleu venaient faire ressortir toutes les qualités de ce vin.

Guylaine Lebel