Deux vins rouges à boire avec vos bavettes

Il faut être aveugle ces jours-ci pour ne pas voir tous les étalages de bavettes qui se dressent devant nous au supermarché. Elles se déclinent en plusieurs types de marinades et elles semblent toutes délicieuses. Aussi, disons-le, voilà une coupe de bœuf qui reste encore abordable et qui peut être très agréable si elle est bien accompagnée. Voici deux vins que j’ai eu la chance de déguster cet été et qui savent la mettre en valeur.

Italie, Chianti Classico, Castelli del Grevepesa, Clemente VII, Riserva, 2013, 14 %, Code SAQ : 13040941, 22,75 $

J’ai apprécié ce beau vin rouge lors de la fête d’anniversaire de Nancy qui se déroulait chez Marie-Josée. C’était l’un des premiers soupers de l’été sur la terrasse. Toute la bande était là. Marie-Josée, nouvelle maman, venait de coucher le bébé.  « Tu prends le relais François, moi je bois ce vin» avait-elle indiqué au nouveau papa.

On avait là un vin d’une belle couleur rouge framboise presque carmin. Au nez Marie-Josée percevait l’anis. « Il y a beaucoup de noisette et de bois», avait tranché Marie-Claude triomphante sous l’œil approbateur de Nancy, sommelière.  Moi, j’avais des arômes de cèdre. En bouche, ce vin tannique et vif représentait bien le nez. Le côté boisé et vanillé était bien présent. La cerise et les pruneaux dominaient le côté fruité de ce beau vin robuste et capiteux.

Accord mets et vins

Ce vin bien charpenté a suffisamment de personnalité pour accompagner de la bavette avec une sauce au Gorgonzola. 

France, Premières côtes de Blaye, Bantegnies et Fils, Château Bertinerie, 2015, 13,5 %, Code SAQ : 00962118, 17,90 $

Au premier soir de nos vacances estivales, Éric et moi avons choisi ce superbe vin bordelais de belle qualité. Cet assemblage des deux Cabernets et de Merlot présentait une robe tricotée de grosses larmes larges. On avait là un beau vin rouge rubis assez limpide et brillant. Au nez, ce vin aromatique était bien  vanillé. Des arômes fruités de cerise et de fraises flirtaient avec le côté végétal et forestier du sous-bois, de l’humus, de l’écorce d’arbre mouillé et du champignon. « Comme il est invitant ce nez» commentais-je, excitée comme une enfant devant un gros cornet de crème glacée au chocolat.  En bouche, nous n’avons pas été déçus. Le beurre et la vanille marquaient la présence du vin en barrique. La cerise revenait en force sur une belle structure tannique et une vivacité certaine. Des saveurs mentholées et encore de cèdre me rappelaient le précédent vin. La longueur et la chaleur dans le gosier mettaient le tout en bel équilibre.

Accord mets et vin

Voilà un vin de belle qualité qui n’est pas fait pour boire avec du baloney bouilli. Une bavette bordelaise ou forestière serait parfaite.

Guylaine Lebel