« Non mais ajoute trois piastres et offre-toi une bombe ! » – mon conseiller en succursale

États-Unis, Willamette Valley, Domaine Loubejac, Pinot noir, 2015, 14,2 %, Code SAQ : 12875533, 26,15 $

Je ne sais plus si c’était le premier, le troisième ou le cinquième souper de départ de Sonia vers sa Côte-Nord natale. L’important était surtout d’avoir une bonne raison pour ouvrir un bon vin. J’avais choisi un joli Pinot noir de l’Oregon quand je me suis pratiquement fait plaquer dans une rangée par mon conseiller SAQ qui m’a dit : « Non mais ajoute trois piastres et offre-toi une bombe tant qu’à boire un vin de la Willamette » ! Comme son enthousiasme débordant est souvent justifié, j’ai obtempéré sur-le-champ.

C’est que quand on a envie de se taper un solide Pinot noir et que l’on veut faire changement de la Bourgogne, l’état américain de l’Oregon est une belle option. L’appellation (AVA) Willamette Valley est une valeur sûre. Encore une fois, cette région et mon conseiller préféré n’allaient pas me décevoir.

À l’œil, il était un digne représentant de sa race. Son beau rouge rubis laissait passer la lumière. Ses nombreuses petites larmes fines annonçaient une bonne présence d’alcool. « My god ! 14,2 %. Ça va être fort ! » s’inquiétait Sonia. Au nez, le bouquet était loin d’être explosif. Il était plutôt subtil. On percevait la cerise, la terre noire et les champignons. Venaient s’ajouter à ces effluves de belles notes d’oignons caramélisés. En bouche, le poivre attaquait dès le départ pour laisser une grande place aux petits fruits sur une finale tellement persistante. « Oh boy ! Non mais attends. Ça, c’est du Pinot noir ! » me suis-je exclamée sans retenue. L’équilibre était incroyable. L’alcool était très agréable. Chaque gorgée révélait le savoir-faire de ce nectar que je qualifierais de grand. Simplement.

Accord mets et vins

Avec des vins fins, on mange des plats fins. Je le recommande en compagnie d’un magret de canard avec une sauce aux cerises caramélisées. J’y ajouterais un petit morceau de foie gras et des pommes de terre grelot.

Guylaine Lebel